Clémence Monnet

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Clémence Monnet est née en 1980 et a grandi en Sologne. Elle étudie à l’Institut d’Arts Visuels d’Orléans ( aujourdhui ESAD)et obtient son diplôme (DNSEP) en 2005.Quand elle n’est pas à ses crayons, elle travaille pour des enseignes de la mode enfantine  , et partage un atelier à Paris avec ses amies stylistes, graphistes et illustratrices.

Son trait est un mélange de différentes techniques, mêlant aquarelle, encre de chine et crayons de couleur, croquant le quotidien en lui tentant de lui donner une dimension poétique.

Elle expose son travail ponctuellement à Paris, et à travaillé notamment pour les éditions du Seuil Jeunesse, Editions de Eléphants, Hachette, Magnard, la Revue XXI.
Elle vit aujourd’hui en Seine et Marne, aux alentours de Provins.

Clémence Monnet was born in 1980 and grew up near Orleans. She studied at the Institute of Visual Arts in Orléans (today ESAD) and graduated (DNSEP) in 2005. When she is not at her pencils, she works for children’s fashion brands, and shares a workshop in Paris with her friends stylists, graphic designers and illustrators.
His line is a mixture of different techniques, mixing watercolor, Indian ink and colored pencils, crunching the everyday by trying to give it a poetic dimension.
She exhibited her work punctually in Paris, and worked for the editions of Seuil Jeunesse, Editions de Elephants, Hachette, Magnard, Revue XXI.
She lives today in parisian region

Comment ton style d’illustration s’est-il développé ?
Je dirais que c’est au fur et à mesure de mes recherches ! Petite, j’ai voulu faire de l’illustration en regardant certains auteurs et dessinateurs de presse comme Sempé ou Quino, mais aussi des peintres et illustrateurs jeunesse comme Etienne Delessert . Et plus tard, Miroslav Sasek, John Burningham… C’est en mélangeant toutes ces influences que j’ai exercé mon trait. Il y a aussi mon premier métier, dessinatrice textile qui m’a appris à développer différents sujets. Très vite, j’ai été séduite par la couleur translucide de l’encre mais aussi par l’encre de Chine qui nécessite une application rapide et me permet d’exprimer une idée en seulement quelques traits. En cherchant à mêler les deux, j’ai finalement créé ma propre tambouille qui se compose essentiellement d’aquarelle, d’encre de Chine et de crayons.

On remarque une affection toute particulière pour l’aquarelle et l’encre de Chine dans ton travail. Qu’est-ce qui te séduit dans ces matières ?
Ce qui me séduit dans ces techniques, c’est le côté irréversible dans leur application. Étant donné que pour l’aquarelle le blanc n’est pas additif , et que c’est donc le fond du papier qui donne la lumière, on est obligés de porter une attention particulière à la composition; la lumière devient alors un sujet fragile. C’est justement en m’entrainant à cet exercice que je me suis rendu compte que beaucoup d’incidents arrivaient, et c’est là que je me suis aperçue de l’intérêt de composer avec la contrainte. Brecht Evens, un illustrateur que j’adore, a dit lors d’une interview « Peu importe si tu sens que tu es en train de rater ton dessin, va toujours au bout ». C’est en me plaçant dans cette dynamique, ces dernières années que je me suis acharnée sur des dessins que je considérais ratés et qui finalement sont devenus pour certains, plus forts que d’autres. Le dessin n’est pas une science exacte, j’aime que des fois le hasard mène à d’autres chemins.

Quels sont les éléments indispensables pour réaliser un dessin de Clémence Monnet?
Comme tout le monde je pense, j’ai des petites manies ! À commencer par un pigment rouge qu’une amie m’a offert et que j’utilise maintenant dans chacun de mes dessins. C’est un pigment très dense et réactif qui se fixe difficilement dans le papier. Comme je ne peux pas repasser dessus une fois que c’est appliqué, je suis obligée de le prendre en compte dans chacune de mes compositions. Sinon, en règle générale, je construis mes illustrations comme des dessins automatiques qui se créent et se précisent au fur et à mesure de mes idées.

Tu as illustré plusieurs albums jeunesse. Penses-tu que la littérature jeunesse te laisse une plus grande place à l’imaginaire et à la créativité ?
C’est un exercice assez passionnant parce qu’au-delà de répondre à une commande pour un jeune public, j’ai aussi l’opportunité d’illustrer des textes d’auteurs et d’autrices. l’enjeu est, à travers l’ illustration, d’ouvrir à une seconde lecture en évitant de paraphraser les textes. C’est un réel travail de binôme, pour lequel il faut être au diapason avec les auteurs, j’aime beaucoup ça ! C’est aussi assez inédit parce que la plupart de mes travaux personnels ou commandes partent de mon imaginaire alors qu’ici je dois amener de l’imaginaire à partir de quelque chose de construit.

Tu déploies aussi tes talents dans d’autres registres comme la presse. Peux-tu nous parler d’un projet qui t’a challengé et sur lequel on ne t’attendait pas ?
Spontanément je pense à la rubrique « En passant » de Boris Lanneau dans la revue 21. C’était il y a quelque temps déjà et maintenant la rubrique s’est arrêtée. Boris Lanneau y dressait des portraits d’anonymes qu’il rencontrait et avait une manière très originale de décrire ces personnes. C’est un auteur issu du Slam et de la poésie, à la parole incisive et j’ai tout de suite été conquise quand on m’a proposé d’illustrer sa rubrique, ajouté au fait que c’était un vrai challenge de dessiner des personnes sans jamais les avoir rencontrées. Ce qui était assez amusant c’est qu’en lisant ces portraits, j’essayais de me raccrocher à des souvenirs de personnes similaires pour coller le mieux possible à la description de Boris, et la plupart du temps ça coïncidait et les personnes reconnaissaient certains traits. J’ai dû illustrer 7 ou 8 numéros de cette revue et chaque fois que je recevais un nouveau texte c’était un nouveau challenge !

Quels sont les sujets qui t’inspirent et t’influencent dans cette période particulière ?
Ces derniers temps les expos qui m’ont marquée sont celles sur l’expressionisme et « L’aventure du Cavalier Bleu » (Franz Marc, August Macke et Paul Klee), ainsi qu’une expo sur l’art naïf (Du douanier Rousseau à Séraphine de Senlis), et plus récemment celle de Victor Brauner. Une vraie bouffée d’oxygène. Du pigment éclatant et de l’émotion plein les yeux. Quand on travaille dans l’image, on se rend compte à quel point on est actuellement privé de nourriture essentielle et comme je ne peux plus aller voir d’expositions, je recherche ces couleurs un peu partout autour de moi. En partant en Bretagne quelques jours, j’ai eu une vive émotion devant les mimosas en fleur et ce mélange avec la bruyère, les genêts, le granit rose… c’était vraiment flamboyant ! On trouve dans la nature des palettes incroyables, c’est extra de pourvoir observer comment les teintes s’harmonisent entre elles, donc je me rattache à la perspective de la venue du printemps. Et puis il y a des reportages sur la danse que j’aime regarder (récemment , Nomad de Sidi Larbi Cherkaoui). Regarder les corps en mouvement et en expression, alors qu’on est momentanément en suspens.

 

Propos recueillis par Hélène De Montalembert en mars 2021